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Pierre-Hugues Herbert : en simple aussi ça le fait !

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Actuel n°2 mondial en double, Pierre-Hugues Herbert (alias P2H) vient également d’atteindre son meilleur classement en simple (68e) suite à sa demi-finale à Rotterdam. 

Comment se sent-on lorsqu’on vient d’atteindre sa première demi-finale dans un ATP 500 à Rotterdam ?

Plutôt très bien ! D’autant que mon début de saison avait été plutôt difficile, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Donc forcément quand on vit la plus belle semaine de sa carrière (ndlr : en simple, Pierres-Hugues a atteint les demi-finales après des succès sur l’Espagnol Feliciano Lopez 31e mondial et devant l’Autrichien Dominic Thiem 8e, tandis qu’en double la paire Mahut-Herbert s’est inclinée en demi-finale face à Dodig-Granollers), ça donne envie de retourner au boulot, et ça permet aussi de se dire que le travail paye, même si on n’est pas toujours récompensé immédiatement.

En quart de finale contre Thiem (6/4, 7/6), vous avez battu le premier Top 10 de votre carrière ?

Oui, j’avais un plan de jeu précis. De toute façon, quand on affronte les meilleurs, il faut envisager la meilleure manière de les gêner. J’ai été agréablement surpris de constater que mon service le contrariait beaucoup, qu’il n’arrivait pas à se régler en retour, ce qui m’a permis de remporter pas mal de jeux blancs. L’autre grande satisfaction vient du fait que j’ai su rester concentré même quand les événements étaient un peu contraires. À 5/4 pour moi au 2e set, j’ai 3 balles de matchs sur son service. On ne peut pas dire que je les joue mal, même si sur la première je frappe un bon retour avant de faire un bois. Mais je me suis retrouvé à 5/5 et je n’ai jamais gambergé. Ce qui m’est déjà arrivé dans d’autres circonstances. J’ai pu aussi constater que contre un tel joueur, le moindre moment d’égarement peut être fatal. Mais globalement, j’ai été agréablement surpris de ma constance à un haut niveau sur cette rencontre.

La demi-finale contre David Goffin a été plus compliquée (défaite 6/1, 6/3) ?

C’est vrai. Tout d’abord, je n’ai pas trouvé de solution tactique efficace ce jour là. Il y avait sans doute aussi un peu de fatigue car
c’était mon 6e match en simple, qualifications incluses. Et j’ai dû enchaîner les demi-finales en simple et en double. Mais je pense aussi que David était plus fort et plus expérimenté. J’ai terminé mon quart de finale contre Thiem très tard dans la soirée du vendredi, et il m’a sans doute manqué un peu de temps pour digérer ce résultat. Mais forcément enchaîner les matchs contre des joueurs du Top 10 représente une nouvelle étape pour moi.

Cette 68e place mondiale va-t-elle changer votre programme et vos objectifs ?

Non puisque j’avais programmé de jouer les plus gros tournois, quitte à passer par les “qualifs”. Ma 68e place mondiale ne me
permet pas de rentrer directement partout même si je suis assuré de rentrer directement dans le grand tableau à Roland-Garros puis à Wimbledon. C’est déjà une grosse satisfaction. Je vais continuer à travailler car depuis longtemps, j’ai envie d’intégrer le Top 50.

Paradoxalement, ce résultat intervient à un moment où avec Nicolas Mahut, vos résultats sont moins bons en double. La confiance accumulée en simple peut-elle relancer la machine ?

C’est exactement ça. D’autant que Nico vient de sortir Alexander Zverev à Marseille. Avant d’être des joueurs de double, nous sommes des joueurs de simple. Moi j’ai besoin que mon jeu soit en place pour être performant en double. Alors clairement, même si nous restons n°1 et 2 mondiaux, nos résultats ne sont pas aussi bons qu’au début 2016 où nous avions presque tout gagné. Depuis 8 mois, le bilan est moins positif, notre dernier titre remonte à Wimbledon 2016. À l’Open d’Australie, notre niveau de jeu n’a pas été satisfaisant (ndlr : défaite en quart de finale contre la paire australienne Polmans – Whittington). Lui comme moi sommes mécontents. Mais je reste optimiste, je sens que nous allons retrouver nos sensations. À Rotterdam, ça faisait longtemps que nous n’avions pas aussi bien joué. Il a aussi fallu s’adapter à un nouveau statut… Forcément, car quand on a beaucoup gagné, arriver en demi-finale d’un tournoi ou en quart d’un Grand Chelem devient un «mauvais» résultat. Les autres équipes ont étudié notre jeu et évoluent à 100% contre nous, il faut s’adapter. Et sur quelques matchs serrés, le résultat n’a pas tourné en notre faveur.

Quel est votre programme dans les semaines à venir ?

Mine de rien, avec la tournée australienne puis la Coupe Davis au Japon, je viens passer deux mois loin de chez moi. Je vais donc passer du temps chez mes parents à Strasbourg puis chez moi en Suisse avant de partir pour Indian Wells, puis de faire la tournée américaine. J’enchaînerai avec le 2e tour de Coupe Davis puis la saison de terre battue.