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Santé : les blessures des chevilles au tennis

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Pour le joueur professionnel qui met beaucoup d’intensité dans ses déplacements, comme pour le joueur amateur qui peut avoir tendance à laisser traîner ses balles sur le court, la cheville constitue une zone à risques pourtant assez mal connue. Tour d’horizon.

Surfaces et risques

Les surfaces dures proposent un sol moins souple donc plus traumatisant pour les articulations. Il faut faire attention aux blocages, aux sauts, aux reprises d’appui. Car les impacts ressentis sont beaucoup plus violents que sur terre battue ou sur gazon. 

Lors d’un changement de direction sur dur, un tennisman va supporter trois à quatre fois le poids de son corps au niveau de son pied et de son genou. C’est beaucoup plus que sur la terre battue, qui amortit les chocs et permet surtout de glisser. Si le pied glisse une ou deux secondes, la contrainte pour les articulations est évidemment moins élevée que si la réception et le changement de direction se font en une demi-seconde.

Mais attention, la terre battue n’est pas non plus sans risque, car parfois les courts ne sont pas très uniformes, en raison d’un manque d’entretien. Donc le joueur a du mal à anticiper, ne sait pas toujours où il glissera et comment. Ce qui entraîne des risques de blessure.

L’entorse de la cheville

Elle peut survenir lorsque la cheville tourne vers l’intérieur ou l’extérieur, le poids du corps entraînant cette torsion (celle-ci peut être la conséquence d’un terrain mal entretenu, d’un échauffement insuffisant, de chaussures mal adaptées ou d’un problème antérieur). Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas une blessure anodine. Il faut la soigner car si on ne le fait pas, elle peut devenir grave.

On considère qu’il existe 3 types d’entorses de la cheville :

Une élongation ligamentaire, sans oedème ni ecchymose. La guérison, via du repos et un strapping se fait en 2-3 semaines.

Une déchirure incomplète des ligaments, avec oedème et ecchymose. La cheville est douloureuse. On traite immédiatement pour limiter l’œdème, on applique du froid. Puis après une radio, on commence les séances de kiné et on marche avec des béquilles les premiers jours. La reprise de l’activité sportive se fait très progressivement (sur une période de 2-3 mois), par des petits footings et des exercices de renforcement musculaire. 

–  Entorse grave de la cheville. La cheville gonfle presque instantanément, un hématome se forme. On traite d’abord l’œdème puis ensuite, une opération peut avoir lieu. Si elle n’est pas nécessaire, un traitement comme dans le 2e cas peut suffire. Le port d’une atèle est parfois prescrit.

Jouer durablement avec une protection ?

Le corps est fait pour jouer sans protection. Donc sauf en phase de reprise, une protection n’est pas recommandée d’autant que votre cheville peut s’y habituer pour ensuite perdre en résistance. Le problème se pose principalement pour ceux qui n’ont pas soigné une cheville laxe et finissent pas prendre l’habitude d’utiliser une protection.

D‘autres pathologies proches 

La tendinite au tendon d’Achille qui se manifeste souvent par un mal au talon après l’effort. Elle peut venir de chaussures usées, d’un manque d’hydratation, d’une pratique trop importante sur terrains durs ou avec l’âge. En général, repos, étirements et séances de kiné permettent d’en venir à bout.

Cette tendinite se transforme parfois en rupture du tendon d’Achille (l’interruption du tendon entre le muscle triceps et le talon). Elle intervient sur une accélération, un saut. Car le tennis demande un effort brusque. Cette blessure souvent liée à l’âge arrive plutôt à 40 ans qu’à 20. Dans ce cas, il faut consulter.

Enfin, la tendinite de la voûte plantaire (douleur sous le pied) montre l’importance de porter de bonnes chaussures.

Quelles chaussures ?

Il faut s’équiper de chaussures stables, confortables, qui maintiennent bien le pied, à la bonne pointure, avec un appui large au sol pour éviter les entorses, absorbant les chocs mais pas trop non plus. Ne pas oublier de bien les lasser, et de les changer au moins une fois par an si on joue régulièrement au tennis. Pour vous aider dans votre choix, voir le test chaussure p20.

Prévenir les blessures

Avant un match ou en entraînement, ne négligez pas l’échauffement. Puis ensuite, quelques exercices spécifiques (se mettre sur un pied genou fléchi, prendre une balle de tennis et la faire tourner autour de soi avec l’autre pied afin d’échauffer les chevilles) peuvent permettre de limiter les risques. Une fois sorti du court, veillez à bien étirer votre mollet.

Synthèse réalisée sous la direction de Christophe Ceccaldi, kinésithérapeute de la Fédération Française de Tennis.