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Histoire d’un produit de légende : La raquette Rossignol

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De 1975 à 2004, la marque française de skis s’est lancée dans la fabrication de raquettes de tennis. Des modèles avec le fameux pont inversé, restés dans les mémoires grâce aux exploits de Mats Wilander.

Cest la complémentarité entre les deux disciplines qui a poussé Rossignol, fabricants français de skis à se lancer dans la commercialisation de raquettes de tennis fin 1975. A l’époque de nombreuses stations de sports d’hiver se mettent à développer le tennis en été, tandis que des stages ski sur glacier le matin – tennis l’après-midi séduisent la clientèle. Enfin, les études d’alors montrent que le marché est florissant. Rossignol reprend donc trois usines : l’une en France à la Côte-Saint-André (Bièvre), deux autres aux Etats-Unis dans le Maine et le Massachusetts. Pour une capacité de production de 750 000 raquettes par an, dont 350 000 dans son usine iséroise. Les travaux de recherche menés avec la société allemande Bayer aboutissent à la fabrication d’une raquette innovante en fibre de verre et fibre de carbone. Les premiers modèles (TR10 et TR20) sortent en mars 1977. Des raquettes d’environ 370 grammes avec le fameux pont inversé.

Dès janvier 1980, Rossignol constitue une team de 6 joueurs encadrés par Bob Brett, parmi lesquels on retrouve José Luis Clerc (Argentine), Johan Kriek (Afrique du Sud) ou Andres Gomez (Equateur). 

WILANDER, AMBASSADEUR DE CHOIX

Mais c’est évidemment Mats Wilander, victorieux à Roland-Garros en 1982, qui fait rentrer la marque dans une autre dimension. Jusqu’en 1988, quand en fin de saison Wilander s’offre la place de n°1 mondial, le Suédois accumule les titres du Grand Chelem – 7 au total – avec sa fameuse raquette F 200. Mais Joan Kriek double vainqueur à l’Open d’Australie (1981 et 1982), avec sa métal carbone, ou l’Américain Tim Mayotte, demi-finaliste à Wimbledon en 1982 avec sa F100 ont également contribué à la popularité des raquettes Rossignol. En mai 1987, le groupe décide même de créer un département spécifique pour son activité tennis. La marque est partenaire de nombreux événements, elle possède son stand à Roland-Garros. Malgré un marché mondial en baisse, les ventes de Rossignol augmentent de 8,4%. Derrière Dunlop, Kennex, Prince, Wilson ou Head, Rossignol fait figure d’outsider. En mars 1989, la marque sort un modèle de troisième génération alliant les qualités d’une raquette composite (maniabilité, tolérance) à ceux d’une raquette profilée. 

CONTRAINT À LA DÉLOCALISATION

Les ventes repartent (351 000 modèles vendus), Rossignol est n°1 en Italie et en Suède, n°3 en France, n°5 en Espagne. La raquette FT 580, à l’origine d’une gamme complète reçoit même l’oscar du design. Mais pour des raisons de coûts, la marque est contrainte de délocaliser sa production en Asie du Sud-Est, l’activité recherche et développement restant au siège social à Voiron. Parallèlement, les contrats de sponsoring coûtent de plus en plus cher. Mais le marché reste durablement en récession, aussi après avoir maintenu sa présence dans un nombre limité de pays, Rossignol décide de cesser sa production en juin 2004. Après presque 30 ans de succès.