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Richard Gasquet : “Remporter un Grand Chelem reste mon objectif !”

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Toujours ambitieux, le Français entend se maintenir dans le Top 10 afin de participer aux Masters en fin d’année. Mais Gasquet, qui compte deux demi-finales en Grand Chelem, espère surtout s’offrir enfin un titre majeur bien que la concurrence n’ait jamais été aussi féroce.

Quelles sont vos ambitions pour Roland-Garros? Quels Français peuvent aller loin dans le tournoi ?

Avant chaque tournoi, mon ambition est la même : soulever le trophée. Cela est identique pour Roland-Garros. Il y a beaucoup de bons joueurs français en ce moment et ils peuvent tous aller loin. Je pense par exemple à Jo (Tsonga), Gaテォl (Monfils) Benoît (Paire), Benneteau et Roger-Vasselin qui jouent bien aussi. 

Le règne de Rafael Nadal peut-il s’arrêter ?

En effet, c’est possible. Novak n’était pas très loin l’année dernière (ndlr : le Serbe s’est incliné 9/7 au 5e set, en demi-finale). Rafa a grandi sur terre c’est pourquoi, il s’agit de sa meilleure surface…Mais il a cette capacité à également très bien jouer sur toutes les autres surfaces. 

Comment analysez-vous votre début de saison ? Avez-vous ressenti un peu de fatigue ou de lassitude après l’année 2013 ?

J’ai bien commencé la saison. Les tournois en indoor ne se sont pas mal passés. J’ai juste besoin de retrouver l’habitude de gagner, qui était effectivement la mienne l’an passé. Je pense que 2013 constitue de loin ma meilleure année sur le circuit, encore mieux que celle que j’avais effectuée lors de la saison 2007. J’ai remporté trois titres (Doha, Montpellier, Moscou), atteint les demi-finales à nouveau sur un tournoi du Grand Chelem et bien joué sur les Masters 1000, c’est donc très satisfaisant. En 2014, mon objectif est de participer à nouveau au Masters de Londres en fin d’année.

En Grand Chelem aussi, pensez-vous avoir franchi un palier avec votre constance récompensée par une demi-finale à l’US Open 2013 ? 

Les Grand Chelem sont les moments les plus importants de ma saison. J’ai été ravi de pouvoir atteindre les demies de l’US Open l’année passée. Je ne suis pas spécialement plus mature que lors de Wimbledon 2007, je pense donc que j’ai une meilleure compréhension du jeu et de comment réussir à gagner. Disons qu’à Wimbledon j’étais peut-être plus dans l’insouciance alors qu’aujourd’hui je suis un joueur plus complet. Gagner un Grand Chelem reste mon objectif premier. 

Que vous apporte votre nouvel entraîneur Sergi Bruguera et son association avec Sébastien Grosjean ?

Sergi a été un grand champion, son expertise sur terre battue est inestimable. Sébastien et moi nous connaissons depuis longtemps donc il me comprend très bien à la fois sur et en dehors du court. Cela est très appréciable, c’est bien de pouvoir compter sur eux. 

À 27 ans, on sent beaucoup de sérénité chez vous. Cela correspond-t-il à la réalité ?

Ah ah, ce que je dégage n’est pas forcément ce que je suis… Je suis définitivement plus décontracté que certains joueurs mais mon envie de gagner est toute aussi grande. 

 

“Aujourd’hui, je suis un joueur complet.”

 

Pour quelles raisons, avez-vous signé un contrat avec le Coq Sportif. Quel rôle Yannick Noah a t-il joué dans ce partenariat ?

Yannick était le dernier joueur français à gagner Roland-Garros, c’est une légende et une icône. Bien sûr, il portait une tenue Le Coq Sportif quand il a gagné en 1983 contre Wilander donc évidemment ça a eu un impact. C’est aussi une super marque avec une grande histoire et j’adore le style de leurs vêtements.

Quels sont vos loisirs en dehors des courts ?

J’adore tous les sports et surtout le football. Je suis un grand fan du PSG et j’étais particulièrement triste après leur élimination en Ligue des Champions en quarts de finale contre Chelsea. Alors s’il vous plaît, ne remuez pas le couteau dans la plaie !

Avez-vous pensé à l’après-tennis ? Comment vous voyez-vous dans 10 ans ? 

Pas spécialement… J’aimerais être encore impliqué dans le tennis à certains niveaux. Que ce soit coach ou commentateur télé. On verra.

 UN ESPOIR HORS DU COMMUN

 

Surdoué, Richard Gasquet a tout fait plus tôt que les autres. À neuf ans, il se retrouve en une de Tennis Magazine, remporte les Petits As à 12 ans, en éliminant un certain Rafael Nadal, En 2002, à seulement 15 ans et 11 mois, Richard Gasquet s’offre le luxe de dominer l’Argentin Franco Squillari, alors 54e mondial sur la terre battue de Monte Carlo. Dans la foulée, il participe à son premier Roland-Garros, grâce à une wild-card tout en remportant l’épreuve juniors. Il devient n°ー1 mondial dans cette catégorie et passe professionnel.

UN DESTIN PRESQUE NATUREL

Fils de Francis et Maryse, professeurs de tennis au TC Sérignan, le petit Richard ne s’est jamais vraiment posé la question de son futur métier, tant son destin semblait tracé. Gasquet avait cinq ans quand la France a remporté la Coupe Davis à Lyon, en 1991, face aux Etats-Unis. “Je me souviens de l’ambiance, dit-il, des coups magiques de Leconte et de la force qu’il y avait autour du terrain”. Ses parents lui offrent la cassette vidéo et il ne regarde plus que ça. “Il y a eu une période où il la visionnait trois fois par jour, se souvient Maryse. C’était obsessionnel.” 

 LE JEU AVANT TOUT

Devant l’évidence de son talent, Francis Gasquet a lutté pour que son fils pratique le jeu “à l’état pur”, et évite de trop penser au résultat immédiat. “Je l’ai toujours empêché, c’est vrai, de dévier vers un style sécuritaire. Ce n’est pas facile car un enfant, comme un adulte d’ailleurs, veut tellement gagner qu’il est prêt à toutes les compromissions pour ça. Moi, j’ai toujours essayé de lui montrer que la vie s’articule autour du plaisir et que le plus grand, c’est de ne jamais se renier, malgré la difficulté, malgré la tentation, malgré le désir des autres”.

DES DEBUTS EN FANFARE

Sur la lancée de 2002, “le Petit Mozart du tennis” confirme son potentiel. En 2005, il sort Roger Federer, alors quasi intouchable, à Monte-Carlo, puis s’incline en finale du Masters 1000 de Hambourg, toujours face au maître bâlois. Malgré un été 2005 délicat (malade, en mal de confiance et d’objectifs), cette “première époque” se poursuit en 2007, par une demi-finale à Wimbledon (défaite contre…Federer), puis une place aux Masters en fin d’année. “Ritchie” atteint alors son meilleur classement : 7e mondial.

UNE PERIODE DE DOUTE

Les blessures, des résultats moyens et l’épisode du contrôle positif à la cocaïne avant Miami 2009, vont ralentir son avènement. Une période délicate qui va lui permettre de beaucoup mûrir. De prendre conscience de la chance qu’il a de vivre de sa passion. A Nice, en 2010, Gasquet renoue avec la victoire pour terminer la saison à la 30e place mondiale. En 2011 et 2012, “Ritchie” se réinstalle dans le Top 20. Avant de retrouver le Top 10 grâce à une superbe saison 2013.

 DE NOMBREUX ENTRAINEURS

Au cours de sa carrière, Richard Gasquet a connu pas mal d’entraîneurs : son père bien sûr, mais aussi àric Winogradsky, àric Deblicker (deux fois pour le remettre en selle), Guillaume Peyre, une courte collaboration avec Tarik Benhabiles ou Andreï Chesnokov. Et plus récemment l’Italien Ricardo Piatti qui formait un duo efficace avec Sébastien Grosjean mais a préféré rejoindre le Canadien Milos Raonic, co-entraîné par Ivan Ljubicic, son ancien poulain. 

 NOAH LE GUIDE

Entre Yannick et Richard, une relation particulière a toujours existé. “Oui, il y a une forme d’affection entre nous, confirme Noah. Quand Eric (Deblicker) était son entraîneur, on a passé 2-3 semaines ensemble à parler de tout et de rien, ce sont des moments de vie qui restent. àa crée des liens. Donc encore aujourd’hui, dès que Richard joue quelque-part à travers le monde, je regarde sur internet pour voir ce qu’il a fait : “Tiens il a l’air bien en ce moment, là ça va moins bien”. Je trouve qu’il mène bien sa barque sans faire beaucoup de bruit. Je suis aussi à l’origine de sa signature depuis le début de l’année avec Le Coq Sportif, ca” je suis à vie “Le Coq”. Je suis donc ravi que Richard rentre dans cette famille. Suivre quelqu’un ça ne concerne pas uniquement ce qui se passe sur un court, d’autant que, souvent les matchs tu les gagnes avant. Le matériel, l’environnement, l’encadrement peuvent aider. Ce partenariat fait que l’on se voit encore plus souvent”.

FAIRE ENCORE MIEUX À ROLAND GARROS

En 10 participations, le Français n’a pu faire mieux que les huitièmes de finale. Il reste même sur trois 8e consécutifs Porte d’Auteuil : à chaque fois, face à de gros clients : Djokovic en 2011, Murray en 2012 et Wawrinka l’an passé. Un superbe duel remporté 8/6 au 5e set après 4H16 d’un combat magnifique : «J’en garde le souvenir d’une grosse bataille avec le soutien de la foule qui vous porte tout au long du combat. Ça ne s’est joué à rien du tout, on a tous les deux fait un match énorme ce jour là» se souvient Gasquet. «Au-delà de la défaite, il me reste des sensations extraordinaires et c’est pour vivre de tels moments que je fais ce métier»

 GAGNER UN GRAND CHELEM

Richard l’affirme dans l’entretien qu’il nous a accordé : s’adjuger un titre majeur reste l’objectif suprême. Mais les 4 meilleurs mondiaux rendent cette tâche particulièrement complexe. «La difficulté n’est pas forcément de battre ces joueurs, je pense que j’ai les moyens de le faire sur un tournoi, explique Gasquet. La difficulté c’est d’enchaîner ce genre de matchs. Sur un Grand Chelem par exemple, vous avez beau être en demi-finale, il vous faut encore battre Nadal et Djokovic pour remporter le tournoi. Ils vous obligent à faire tellement d’efforts sur les plans physiques et mentaux que l’enchaînement reste délicat»

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Richard Gasquet

• 27 ans / Née le 18 juin 86 à Béziers

• 1m85 / 75 kg

• Droitier, revers à une main

• Pro depuis 2002 

• Meilleur classement : 7e (le 09/07/2007)

• 10 titres remportés sur le circuit principal

• Textile : Le Coq Sportif

• Chaussures : Head Sprint Pro

 • Raquette : Head Youtek IG Extreme Pro