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Fête le mur : 15 ans de tennis contre l’exclusion

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CHAQUE ANNÉE L’ASSOCIATION FONDÉE PAR YANNICK NOAH EN 1996 INITIE À LA PRATIQUE DU TENNIS PLUS DE 3.000 JEUNES ISSUS DE QUARTIERS DÉFAVORISÉS.

Il y a des rencontres qui forgent une destinée. Pour Yannick Noah celle de la star Arthur Ashe, de passage chez lui lors d’une tournée à Yaoundé, en est un bel exemple. ” J’avais onze ans, je lui ai demandé un autographe et il m’a donné une raquette, raconte-t-il. àa m’a  bouleversé, je dormais avec, je me suis mis à rêver. Tout était possible. “

Une passion que l’ancien vainqueur de Roland Garros a voulu transmettre, en rendant le tennis – ce sport réputé élitiste – accessible aux jeunes des quartiers défavorisés. Une réussite. Après 15 ans d’existence, son association Fête le Mur, initie plus de 3000 enfants chaque année dans 26 villes de France. Fête le Mur, c’est une inscription gratuite ou une cotisation modique pour jouer et prendre des cours auprès d’un enseignant diplômé d’àtat.Plus de 700 jeunes ont intégré un club et une quarantaine est actuellement parrainée pour progresser vers le plus haut niveau (stages, aides financières, etc.)

Et un symbole : le mur. Le mur de tennis, construit sur chaque site. Celui contre lequel on gagne Wimbledon dans ses rêves. Celui aussi qu’on franchit pour s’évader. ” Mon meilleur souvenir est sans doute mon premier stage, près de Bordeaux. J’y ai rencontré des jeunes de toute la France, de Toulouse, Aix-en-Provence, de Chambéry etc., avec qui j’ai toujours gardé contact “, se souvient Salamata Sow, l’une des premières ” Fetelemuriennes “, qui a découvert l’asso à l’âge de huit ans à Sevran (93).

” Changer l’image de soi “

Rencontrer l’autre, c’est d’abord permettre aux garçons et filles de jouer sur le même terrain. Mais aussi de s’ouvrir au monde, grâce à des événements annexes. Cet été sept jeunes de La Courneuve ont ainsi assisté à un festival de culture celtique à Landerneau en Bretagne. Au programme : danses folkoriques, char à voile, visite d’une ferme bovine et un peu d’histoire. «On essaie d’offrir aux jeunes un horizon nouveau, pour les aider à sortir d’une espèce de fatalité. Tout cela contribue à changer l’image de soi et à se donner confiance pour l’avenir», explique Séverine Thieffry, directrice de l’association depuis 1997. Car Fête le Mur se veut aussi un tremplin vers la vie professionnelle via notamment des aides pour accéder à des formations qualifiantes dans l’animation du sport ou en soutenant des projets personnalisés.

Une histoire de famille

A 22 ans, Salamanta entame aujourd’hui un double cursus : une licence pro « Intervention sociale » et une formation au diplôme d’assistante sociale. Grâce à un coup de pouce financier de 300 € par mois, en plus de l’expérience acquise. « En incitant les ados à encadrer, on nous a responsabilisés et rendus autonomes très jeunes. Le sport nous a ensuite appris à entreprendre et à nous dépasser. » commente Salamata, qui revient régulièrement donner un coup de main. « On y revient toujours », sourit-elle. « La plus belle réussite c’est cet esprit de famille qui rassemble des personnes d’âges, de milieux et de cultures très différents… et qui parlent tous de tennis ! », confie Séverine Thieffry. Avant de conclure modestement: « On a ouvert une brèche ! »