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La rubrique de P2H : sortir du ventre mou !

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‘évolue actuellement sur les tournois Futures et Challengers, l’antichambre du circuit principal (Grand Chelem, Masters Series, ATP 500 et 250). Le souci principal dans la tranche de classement qui est la mienne (ATP n°298), c’est qu’on est dans le « ventre mou » du circuit où l’on ne gagne pas autant d’argent que l’on en dépense.

Lorsqu’on veut continuer d’être ambitieux, il faut néanmoins investir. Par exemple, voyager avec un ou plusieurs coaches, se déplacer loin de chez soi tout autour du globe pour jouer les tournois les plus formateurs ou ceux qui rapportent le plus de points. Ce qui fait qu’on se retrouve souvent avec des bilans financiers (70 000 € de frais en 2011) où les 2/3 des dépenses n’ont pas été couvertes par les gains en tournoi. Heureusement, je bénéficie de nombreuses aides financières (FFT, Ligue d’Alsace, Conseil Régional, mon club le Tennis Club de Strasbourg, etc.), ce qui me permet de mieux équilibrer le budget.

« LA FORÊT DES FUTURES »

Il faut se rendre compte que la concurrence est rude, à tous les niveaux de compétition. Même dans les 10 000 dollars, l’échelon le plus bas des Futures, la qualité de jeu est extrêmement élevée. Aucun match n’est facile. Récemment en Grèce, je perds au premier tour contre l’ex 130e mondial ,qui, blessé, était redescendu à la 700e place…Le risque est de se perdre dans la forêt des Futures justement et de ne jamais en ressortir pour venir goûter à la saveur des plus gros tournois. Pour rentrer dans les qualifs de grands chelems ou dans les tableaux des Challenger, il faut être en dessous du 250e rang. C’est mon objectif ! Cette rude concurrence entraîne forcément une grande compétitivité sur le terrain, mais la grande majorité des joueurs font la part des choses et, une fois le match terminé, chacun se témoigne du respect et même parfois de l’amitié. Mes meilleurs potes sur le circuit sont Albano Olivetti et Nicolas Renavand avec qui je joue aussi très bien en double. On s’entraide,on s’encourage mutuellement et on fait la fête ensemble. On se donne des conseils. Après j’ai plutôt de bons contact avec tous les autres joueurs français, allemands et ceux que j’ai côtoyés sur le circuit junior. Un exemple serait Kevin Krawietz (ALL – n°297) avec lequel j’ai gagné Wimbledon junior en double et qui joue pour mon équipe à Strasbourg.

« CETTE VIE, JE NE L’ÉCHANGERAIS POUR RIEN AU MONDE »

Cela dit, la vie de joueur de tennis professionnel n’est pas rose tous les jours. Le plus pesant, le plus contraignant,c’est sans doute de devoir se déplacer de façon incessante loin de chez soi et de ses proches. Trois semaines sur quatre dans les aéroports, les hôtels, les transports, ça devient un peu lassant à la longue. Passer d’un club à l’autre, enchaîner les matchs et les entraînements sans même trouver le temps de faire un peu de tourisme, l’existence du globe-trotter des courts n’a pas que des bons côtés. Elle exige toutes sortes de sacrifices tant au niveau personnel qu’au niveau de l’entourage. Mais même si cette vie est tout sauf simple, je ne l’échangerais pour rien au monde. J’aime le tennis, j’aime me donner sur un terrain que ce soit en match ou à l’entraînement, et les rares fois où j’ai eu la chance de jouer avec du public, j’ai vécu des choses très fortes. Comme à Mulhouse, quand je sauve deux balles de match en demi contre mon pote Albano, avant de jouer Josselin Ouana en finale ! Mon rêve, c’est d’être un jour sur le central d’un Grand Chelem contre un grand joueur…